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Silvicuture Pastoralisme
13 octobre 2009

L'Histoire de la sylviculture

qMerMediterranee1. Histoires ancienne et récente de la sylviculture

    Même si l'on peut faire remonter les premiers textes concernant le traitemen

t des forêts à Pline, les Romains se préoccupant déjà des risques de dégradation des forêts soumises au progrès des civilisations, progrès s'appuyant sur le défrichement de        nouvelles terres, les réserves forestières en Gaule, en Germanie et dans toute l'Europe restaient      considérables. Ces réserves ont lentement diminué au cours du Ier millénaire, plus rapidement ensuite. À partir du Moyen Âge, et alternant avec des reconquêtes par la forêt d'espaces cultivés, lors des guerres ou des épidémies, l'accroissement des populations conduisit à des défrichements des meilleurs sols jusque-là forestiers, les seigneurs se réservant des territoires de chasse, dont certains grands

massifs, avec leurs carrefours en étoile, subsistent encore

de nos jours (forêts domaniales de Compiègne, de Fontainebleau, etc.).

    Dans nos régions de l'ouest européen, on peut faire remonter les premières ébauches de « traitement sylvicole », c'est-à-dire d'exploitation plus ou moins rationnelle des forêts, à l'extension de la civilisation romaine, conduisant à un aménagement (primitif) du terr

itoire. Des cercles concentriques autour des installations humaines comportaient successivement : les sylvae minutae, taillis à courte révolution fournissant au plus près des foyers le bois de chauffage, indispensable pour la cuisson des aliments et le confort ; un peu plus loin, les forêts intentionnellement clairiérées et les grands arbres (chênes et hêtres principalement, conservés afin que les « glandées et faînées », fructifications plus ou moins régulières, permettent le « panage », nourriture des porcs et des bovins qui pacageaient en semi-liberté) ; plus loin, enfin, les forêts inexploitées constituant les réserves foncières du futur développement.

    Selon l'accroissement des populations, variable en fonction des conditions climatiques, de la fertilité naturelle des sols, de l'éloignement des vallées des grands fleuves et de leurs affluents qui constituaient les axes privilégiés du développement, la forêt régressait plus ou moins vite. Bien qu'en l'absence d'inventaires complets et fiables les données chiffrées soient incertaines, les estimations, issues de divers recoupements et documents anciens, font passer la forêt française de 30 millions d'hectares à l'époque de Charlemagne à environ 13 millions au XIVe siècle.

    La sylviculture s'établit alors nécessairement sur des bases réglementaires, les premiers « aménagements » développant des mesures de conservation et d'usage rationalisé d'une ressource indispensable et renouvelable. Ainsi, dès 1376, était-il préconisé, pour la forêt de Roumare, près de Rouen, des coupes annuelles maximales de 5 à 6 hectares, établies de proche en proche, et réservant de seize à vingt baliveaux par hectare.

    En résumant, à très grands traits, les principaux événements qui ont marqué l'évolution des forêts et de leur traitement, on peut retenir les dates suivantes :

    - 1291, Ordonnance de Philippe IV le Bel créant les maîtrises des eaux et forêts.

    - 1518, Ordonnance de François Ier étendant aux autres bois et forêts du royaume les ordonnances et défenses jusqu'alors réservées au domaine royal.

    - 1669, Ordonnance de Colbert, mettant en ordre les forêts royales et réglementant l'exploitation des bois, date cruciale qui marque le début d'une véritable politique forestière, visant à la conservation et au traitement de cette parure si précieuse, qui servait aux « nécessités de la guerre, à l'ornement de la paix, à l'accroissement du commerce ». L'idée de conservation, de protection, qui est à la base de l'éthique forestière, y est contenue.

    Si l'on peut faire remonter à 1764 et à H. L. Duhamel du Monceau, inspecteur de la marine qui publie son Traité complet des bois et forêts, la première réflexion scientifique approfondie sur la forêt, nous devons reconnaître, malgré les essais estimables de Réaumur, de Buffon et de l'Anglais Evelyn (dès 1662), que les véritables méthodes organisant le traitement des forêts trouvent leur origine en Allemagne, vers la fin du XVIIIe siècle et tout au cours du XIXe. Les maîtres à penser G. L. Hartig (1764-1837) en Allemagne du Nord et J. H. Cotta (1763-1844) en Saxe préconisent, pour remédier à l'état de délabrement dans lequel se trouvaient les forêts à la suite des exploitations abusives, une remise en ordre par plantations ordonnées, régulières, généralement monospécifiques (pins sylvestres ou épicéas), étalées dans le temps et dans l'espace, afin d'assurer une couverture complète du sol et un rendement soutenu.

    Ces idées, transférées en France par les premiers responsables de l'École royale forestière, qui venait d'être créée en 1824, création bientôt suivie par la promulgation du Code forestier (1827), furent propagées par les premiers maîtres de l'enseignement forestier : B. Lorentz (1775-1865) puis son gendre A. Parade (1802-1865) qui, tout en prônant la conversion des taillis sous futaie en futaie, souhaitaient conserver une certaine diversité aux forêts françaises.

    À partir du milieu du XIXe siècle et se prolongeant jusqu'à nos jours, une politique active de reboisement, interrompue seulement par les guerres, a été conduite dans les Landes, en Sologne, en montagne et dans diverses régions de France, au fur et à mesure que les terres agricoles les moins productives étaient abandonnées. Cette politique a fait passer nos surfaces forestières, qui étaient réduites au début du XIXe siècle à moins de 8 millions d'hectares, à plus de 14,5 millions d'hectares aujourd'hui. Grâce aux efforts consentis, surtout depuis 1946 (création du Fonds forestier national, qui a permis de reboiser plus de 2 millions d'hectares depuis cette date), on a pu dire que la forêt française « montait en puissance ». Sa production brute est estimée à 60 millions de mètres cubes de bois, ce qui correspond sensiblement à nos besoins.

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Commentaires
N
super article, vraiment génial, passionnant, trés interressant
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